Abraham Hyacinthe Anquetil-Duperron naît à Paris en 1731. Alors que son père le destine à une carrière ecclésiastique, le jeune homme, qui rêve d'Orient, choisit d'étudier l'arabe et le persan. Très vite, sa passion pour la religion mazdéenne le pousse à gagner la source même de ses écrits fondateurs : il s'engage en 1754 comme soldat de la Compagnie française des Indes orientales. Son but : s'initier à l'avestique, langue du Zend-Avesta, livre sacré des parsis dont une partie est attribuée à l'iranien Zarathoustra. Son rêve : en faire la traduction. De Pondichéry à Surat, en passant par Goa ou Aurangabad, le jeune savant parcourt ainsi l'Inde durant six ans et en rapporte un trésor inestimable : les plus vieux documents de la Perse et de l'Inde, qu'il dépose à la Bibliothèque du roi. Anquetil-Duperron consacre le reste de sa vie à étudier et traduire cette moisson de manuscrits, établissant notamment les versions définitives du Zend-Avesta et des Upanishad, en latin, ainsi que l'ébauche d'un dictionnaire de sanskrit... Farouchement solitaire, ce précurseur de l'orientalisme, à qui tous ses successeurs ont rendu hommage pour son esprit pionnier, son enthousiasme et sa rigueur scientifique, meurt dans l'oubli en 1805. La biographie fascinante du premier indianiste de terrain, initiateur de l'étude de la pensée religieuse indienne en Europe, qui a permis à l'Occident de savoir enfin comment parlait Zarathoustra.
Lointain descendant d'Anquetil-Duperron, Jacques Anquetil, écrivain et historien du textile, est notamment l'auteur de Mémoires d'un tisserand (1996), Je suis le Linceul (1998), de la trilogie Routes de la soie (1992), Les routes du coton (1999) et Les routes de la laine (2001), et de Afrique (2004) et Amérique (2005).