Le sheikh Sa`id Hawwa est né en 1935 à Hama en Syrie, sous la colonisation française. Il a étudié auprès des savants principalement hanafis de sa ville avant de faire ses études islamiques supérieures à Damas où il a étudié auprès de grands savants (spécialistes du Fiqh, du Tafsir, du Hadith) et penseurs de son époque comme le sheikh Moustafa as-Sibâ’i, le shaykh Moustafa Az-Zarqa et bien d’autres grands savants de Damas. Il fut très tôt un activiste des Frères Musulmans Syriens, militant pour une gouvernance islamique en Syrie ce qui l’amena à s’opposer au régime laïc baathiste de hafez al-assad, il fut longuement emprisonné par ce régime et lors de son long séjour en prison il écrivit une grande partie de ses ouvrages. Ayant été initié au Tassawouf authentique dès sa jeunesse par les shouyoukh soufis et résistants révolutionnaires de Hama, il tenta d’établir une nouvelle forme actualisée de soufisme, de spiritualité islamique (Rabbaniya) qui serait une union sunnite entre le soufisme orthodoxe traditionnel et la Salafiya réformiste contemporaine.

Il voyagea dans de nombreux pays arabes et musulmans (Qatar, Emirats, Jordanie, Arabie Saoudite où il a résidé 6 ans dans les années 1960, Egypte, Pakistan, Koweit) ainsi qu’en Allemagne et en Amérique.

Son Oeuvre :

Il a écrit plusieurs dizaines de livres dont une introduction aux sciences du Tafsir en plus de 10 volumes, des introductions en plusieurs volumes aux sciences de la Sunnah, de la Sîrah et du Fiqh, plusieurs écrits spirituels, une réfutation détaillée du chiisme et plus particulièrement de l’idéologie khomeiniste qui était alors en vogue, ainsi qu’une série d’écrits sur le mouvement islamique révolutionnaire.

Il inspira les mouvements et les réveils islamiques des années 70 et 80 dans de nombreux pays de l’Indonésie jusqu’à l’Algérie en passant par l’Irak, le Pakistan ou la Jordanie où il est décédé.

L’une des particularités du shaykh fut son effort pour l’union des différents courants du Sunnisme (Salafis, Ash’aris, Matouridis, Soufis orthodoxes, suiveurs des différentes écoles de fiqh) face aux dangers « extérieurs » qu’étaient pour lui les idéologies telles que le sécularisme, le laicisime, le nationalisme arabe, le socialisme et le communisme, le capitalisme, l’impérialisme occidental, et le chiisme entre autres.